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Communiqué de nos camarades

Déclaration sur les attaques terroristes du 15 janvier 2016

Le vendredi 15 janvier 2016, des attaques terroristes particulièrement meurtrières ont frappé la ville de Ouagadougou. Ces attaques ont eu pour cibles : le Splendide Hôtel, l’hôtel Yibi, les restaurants Cappuccino et Taxi brousse. Débutées vers 19h, elles ont connu leur épilogue le lendemain vers midi à l’issue de l’assaut des forces de l’ordre appuyés par les forces françaises et américaines en stationnement dans notre pays. D’une violence particulièrement barbare, elles ont occasionné 29 morts de plusieurs nationalités (18 d’après les médias) et plus de 33 blessés parmi lesquelles une franco-marocaine a succombé à ses blessures plus tard. Ce qui porte le nombre de victimes décédées à 30.

Plus tôt dans la journée du 15 janvier, des attaques ont été perpétrées dans le Nord du pays. La première a eu lieu à Inabao (Oudalan) où une patrouille de gendarmerie a été prise pour cible par une vingtaine d’individus. L’attaque s’est soldée par deux morts (un gendarme et un civil) et deux blessés. La deuxième attaque a eu lieu à Djibo (Soum) avec l’enlèvement d’un couple australien et de nombreux blessés.

En ces moments particulièrement difficiles l’ODJ présente ses condoléances les plus attristées aux parents et amis des victimes, et souhaite prompt rétablissement aux blessés.

Les attaques sanglantes du 15 janvier confirment, s’il y a lieu, la menace terroriste persistante toute l’année 2015 : le 04 avril 2015 dans la ville minière de Tamabao dans l’Oudalan, un citoyen roumain a été enlevé après un échange de tirs avec un groupe armé qui ont grièvement blessé un gendarme à la tête. Dans la nuit du 23 août 2015, toujours dans l’Oudalan, la brigade territoriale de gendarmerie de Oursi, située à proximité de la frontière entre le Niger et le Mali, a été également attaquée par des assaillants non identifiés, occasionnant la mort d’un gendarme. A peine deux mois plus tard, cette fois-ci à l’Ouest du Burkina, trois (3) gendarmes et un (1) civil perdaient la vie lors de l’attaque d’un poste de gendarmerie à Samorogouan par un groupe non identifié. C’était le 09 octobre 2015.

Il apparait donc clairement que le Burkina Faso a basculé dans la zone grise du Sahara, zone d’insécurité notoire dominée par les groupes et sous-groupes djihadistes dont la tête de proue est incontestablement Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), celui-là même qui a revendiqué, à travers sa branche Al-Mourabitoune, les attaques meurtrières de Ouagadougou.

S’il est trop tôt pour répondre aux pertinentes questions que se posent les populations et la jeunesse en particulier, il est nécessaire cependant pour l’ODJ d’appeler la jeunesse à la vigilance dans les débats en cours. En effet un des traits saillants de ces débats c’est la tentative de récupération de l’émoi et de la douleur créés par les attaques terroristes pour justifier la présence des forces militaires étrangères sur notre sol. L’ODJ se démarque de ces thèses tout comme elle dénonce et condamne le terrorisme comme solution aux problèmes de la jeunesse du Burkina Faso, de l’Afrique et du monde. Si nos forces de défense et de sécurité sont aussi démunies et peu préparées à assumer leurs missions, c’est bien en grande partie du fait de la domination impérialiste. Il ne faudrait donc pas prendre les conséquences pour les causes. Dans le même sens, des voix commencent à s’élever tendant à ériger la lutte contre le terrorisme comme priorité numéro 1. Cette façon, assez maladroite, de vouloir mettre entre parenthèses les préoccupations du peuple et de la jeunesse qui ont conduit aux grandes luttes des dernières années, ne peut être passée sous silence.

Ainsi donc, l’ODJ :

condamne sans réserve ces attaques terroristes qui ont frappé le Burkina et endeuillé des dizaines de familles burkinabé et du monde ;

dénonce une fois de plus la présence des forces militaires étrangères françaises et américaines dont elle exige le départ du Burkina Faso.

soutien et encourage les forces de défense et de sécurité mobilisées pour faire face à la situation ;

appelle la jeunesse héroïque du Burkina Faso :

- à rejeter la suspicion et la délation généralisées qui, à termes, vont mettre en mal le vivre ensemble ;

- à rester mobilisée car assurément, notre peuple et sa jeunesse possèdent les ressources nécessaires pour faire face à cette situation ;

- à s’organiser davantage avec elle pour la défense de ses droits démocratiques et sociaux et l’amélioration de ses conditions de vie.

Vive l’Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso !

Vive la Jeunesse patriotique et révolutionnaire du Burkina Faso !Vive la Jeunesse patriotique et révolutionnaire du Burkina Faso !


Le Bureau Exécutif National