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Grève de travailleurs chinois sans-papiers, Paris Xème

4 femmes et 1 jeune homme, tous chinois, tous sans-papier travaillant dans une onglerie et un salon de coiffure sont en grève depuis deux semaines au 50 Boulevard de Strasbourg à Paris. Un quartier oú s′alignent les salons de coiffure afro et les ongleries. Les conditions de travail dans ces boutiques sont déplorables. Les employé(e)s sont obligé(e)s de payer eux (elles) mêmes leur matériel et sont obligé(e)s de donner 50 % de leur recette au patron. Le patron se contente de payer ce qui sert de « table de travail » et qui sont pour la plupart en piteux état.

L′UJR : « Pourquoi avez-vous décidé de vous mettre en grève ? »

Les grévistes : « Cela fait deux mois que nous n′avons pas vu notre patron. Il ne nous a donc pas payé. Il prétexte être en Côte d′Ivoire et tous les jours il dit qu′il va revenir … au départ, nous avons décidé de nous mettre en grève toutes seules. Puis grâce à des connaissances, nous avons été orienté vers la CGT. Nous nous relayons pour ne jamais quitter le salon. Grâce aux soutiens, nous ne sommes jamais seules ».

Ce patron a des dettes de loyer colossales et n′a surement pas l′intention de revenir de si tôt. Il possède également un autre salon de coiffure situé juste en face de celui-ci. Les « rabatteurs » se contentent de réorienter les clientes vers celui-ci. En effet, ces travailleuses sont reconnues pour leur savoir-faire et ont des clientes fidèles.

Les coiffeuses d′origine africaine et pour la plupart sans-papier se sont enfuies en voyant l′arrivée des soutiens. La peur de revivre une descente de police (en 2010, le salon avait été cerné par la police) étant très forte. Petit à petit, elles osent revenir s′étant informées sur la CGT et ses actions en faveur des travailleurs sans-papier. Jusqu′aujourd′hui beaucoup d′employés des salons voisins soutiennent leur lutte mais n′osent pas se joindre à eux de peur des représailles, de peur de se retrouver sans argent, sans travail…

Aujourd′hui la lutte prend un autre tournant. Des travailleuses sans-papier africaines ont rejoint les travailleuses sans-papier chinoises. Ce n′est plus une lutte communautaire mais bien une lutte de travailleuses et de travailleurs sans-papier exploités qui veulent être régularisés. Nous soutenons avec force cette lutte par notre présence sur place. Nous appelons toutes les membres de l′UJR et toutes les personnes qui soutiennent la lutte des travailleurs et des travailleuses sans-papier à se rendre au salon. C′est grâce à leur courage et avec notre soutien, qu′ils tiendront bon face à ces patrons voyous sans scrupule.

ELLES et ILS bossent ICI,
ELLES et ILS vivent ICI,
ELLES et ILS restent ICI !

Régularisation de toutes les TRAVAILLEUSES, de tous les TRAVAILLEURS SANS PAPIERS !


Actualisation juin 2014. Des travailleuses ivoiriennes du salon ont rejoint le mouvement et se sont mises également en grêve. Ensemble les grévistes et leurs soutiens ont arraché toutes les régularisations.